Préfères-tu travailler en équipe ou faire cavalier seul ?
Aimes-tu que tout se passe comme prévu ou es-tu plus efficace dans l’urgence ?
Tirer parti de ses forces pendant les études, c’est bien ; développer de nouvelles compétences, c’est mieux !
Quelle est ta méthode pour surmonter les défis auxquels tu es confronté-e ?
Les situations imprévisibles te stimulent-elles ou préfères-tu travailler de manière constante et régulière ?
Aimes-tu travailler en équipe ou te sens-tu plus à ta place dans le silence d’une bibliothèque ?
Es-tu enthousiaste et débordant-e d’idées lorsque de nouvelles tâches te sont confiées ou préfères-tu les accomplir les unes après les autres ?
Peut-être qu’il t’est déjà arrivé, pendant tes études, d’aborder un challenge en suivant ta méthode habituelle mais d’échouer quand même ?
Ce n’est pas aussi inhabituel que tu le penses.
En effet, se retrouver dans une situation nouvelle et complexe est le pain quotidien des étudiant-e-s.
Certain-e-s ont alors du mal à faire preuve de souplesse.
Ils/Elles se focalisent sur certains points forts – la discipline, la volonté – et laissent au placard d’autres outils comme la créativité ou la curiosité, pourtant bien utiles.
Si c’est ton cas, le moment est venu de développer ton style d’apprentissage.
Styles d'apprentissage versus types d'apprenants
Une fois que tu as identifié ton style d’apprentissage, tu peux aborder les défis qui se présentent dans le cadre de tes études en appliquant la stratégie qui fonctionne le mieux pour toi.
Tu connais tes besoins, tes capacités et tes difficultés, et tu utilises différentes méthodes qui te permettent de te sentir à l’aise et d’obtenir de bons résultats.
Tu adaptes ta stratégie aux difficultés que tu rencontres.
En résumé : tu sais quoi apprendre et quelle(s) méthode(s) suivre pour y arriver au mieux.
Par exemple, pendant la phase préparatoire d’un gros travail écrit, tu préfères d’abord discuter avec d’autres personnes, recueillir un maximum d’informations et ensuite t’isoler pendant la phase de rédaction.
Autrement dit, tu utilises aussi bien ton esprit d’équipe que ta capacité à travailler seul-e, selon tes besoins.
Ou alors, tu sais que pendant la phase de révision, tu as besoin d’un-e partenaire avec qui discuter et approfondir tes connaissances.
Là, ta fibre sociale est un atout précieux, aussi bien pour rester motivé-e que pour acquérir de nouvelles connaissances.
Certain-e-s étudiant-e-s estiment avoir une mémoire plutôt « visuelle » ou « auditive » et sont alors convaincu-e-s de mieux apprendre par les images ou par l’écoute.
Il existe effectivement différentes théories de psychologie qui catégorisent les individus selon des traits de caractère spécifiques.
Selon certaines théories, il y aurait différents types d’apprenant. Evidemment, il est tout à fait possible que tu te reconnaisses dans l’un ou l’autre de ces profils et que tu trouves bénéfique d’ajuster ta méthode d’apprentissage en fonction.
Les sceptiques comme nous sont toutefois d’avis qu’il est impossible, et surtout préjudiciable, de réduire la complexité humaine à trois ou quatre profils et de les appliquer à tout, indépendamment de la nature de la tâche d’apprentissage et de sa profondeur.
Nous trouvons même risqué qu’un-e étudiant-e restreigne autant ses possibilités, en se limitant à une méthode strictement visuelle ou auditive par exemple.
Certains contenus seront très facilement mémorisables s’ils sont présentés sous forme graphique et totalement abstraits sous forme de texte.
Les personnes qui prétendent avoir une mémoire « auditive » se sentent peut-être à l’aise en écoutant du contenu compliqué, mais leurs résultats peuvent tout de même être limités.
Nous préférons donc parler de style d’apprentissage, qui peut évoluer, plutôt que de profil d’apprenant, qui est davantage perçu comme une caractéristique innée et relativement figée.
Comment identifier tes points forts durant tes études
Dans un premier temps, une question simple permet d’y voir un peu plus clair : « Quand, comment, où et avec qui est-ce que je donne le maximum de moi-même ? »
Essaie de te souvenir d’une situation d’apprentissage pendant laquelle tu t’es senti-e tellement à l’aise que tu as fourni ta meilleure prestation.
Dresse ensuite la liste des facteurs qui ont contribué à rendre cette expérience positive, par exemple :
- Le cours était très intéressant et bien présenté
- Ce sujet/cette filière m’intéresse énormément
- J’ai pu avoir des discussions passionnantes
- Mon groupe m’a motivé-e et inspiré-e
- J’ai toujours su ce que je devais apprendre, de quelle manière et à quel moment
- J’ai adoré me plonger dans le sujet et l’approfondir dans le calme
- L’atmosphère studieuse de la bibliothèque m’a fait du bien
- Mes enseignant-e-s/mon entourage/les membres de mon groupe m’ont fait entièrement confiance
- J’ai pu presque tout organiser par moi-même et faire valoir mes idées
Après avoir identifié les éléments positifs, souviens-toi d’une situation d’apprentissage dans laquelle tu ne t’es pas senti-e à l’aise, voire qui a été un échec complet.
Quels facteurs ont entravé tes performances ?
Voici des exemples souvent cités par des étudiant-e-s : - Je n’avais absolument aucune idée de ce que je devais faire, et pour quand
- J’avais tellement de choses à faire que je ne savais même plus par où commencer – donc j’ai repoussé, encore et encore
- À cause d la dynamique de mon groupe, je ne pouvais pas poser de questions ni donner mon avis
- La matière était si complexe que j’avais besoin d’aide pour la comprendre
- La plupart du temps, j’étais trop distrait-e pour me plonger réellement dans le sujet
- J’ai été un-e touche-à-tout mais je n’ai accroché avec aucune matière
- En fait, seuls quelques cours de mon cursus m’intéressent vraiment
Agis de manière ciblée
Il n’est pas facile de créer la situation d’apprentissage idéale – et c’est d’ailleurs probablement un brin irréaliste.
En effet, certains paramètres ne peuvent jamais être entièrement maîtrisés.
Tu n’auras par exemple aucune influence sur la façon dont une matière est enseignée, pas plus que tu ne pourras changer le caractère des membres de ton groupe ou de tes enseignant-e-s.
Il vaut donc mieux te focaliser sur les éléments que tu peux orienter, à savoir les conditions dans lesquelles tu travailles, ton état d’esprit, tes stratégies et ton comportement.
Changer son état d’esprit ou son comportement peut être laborieux au début. Tout le monde sait que l’apprentissage ne peut se faire sans sortir un minimum de sa zone de confort et se mettre un tant soit peu en difficulté.
Il est encore plus important de savoir dans quel environnement tu te sens bien et tu es prêt-e à expérimenter de nouvelles méthodes.
Choisis consciemment ces paramètres, expose-toi à des situations inhabituelles et essaye de les appliquer plus régulièrement. Dresse une liste des paramètres que tu as essayés et qui t’ont permis de réaliser ta meilleure performance.
Les forces à exploiter, leur utilité et les risques qu’elles présentent
Les études n’ont pas pour seul but l’acquisition de connaissances mais aussi le développement personnel.
Faire la liste de tes forces te donnerait une idée des compétences que tu gagnerais à développer de manière ciblée.
Par exemple : tu es de nature indépendante et tu préfères travailler dans ton coin ? Développe ta capacité à travailler en groupe.
De nos jours, le travail d’équipe est attendu, voire exigé, dans la quasi-totalité des secteurs d’activité. A contrario, même si tu préfères travailler en équipe, tu dois être capable de réaliser une tâche de A à Z en toute autonomie – ne serait-ce parce que c’est ce qui sera attendu de toi aux examens !
Nous avons récapitulé dans le tableau ci-dessous quelques forces à exploiter durant tes études, ainsi que leur utilité et les risques qu’elles présentent – mais nous préférons les considérer comme des potentiels de développement personnel :Forces Utilité Risques / Potentiel de développement personnel Très bon sens de l’organisation Efficacité
Perte de temps minime
Aime régler les choses
Travaille bien sous stress
Réflexion/approfondissement d’un sujet limité
Créativité peu développée
Pluralité d’opinions limitée
Tendance à surestimer ses forces
Fibre sociale Adore travailler en équipe
Sait motiver les autres
Plus grande pluralité d’opinions
Emmagasine de grandes quantités d’informationsAutonomie limitée
Discernement limité
Besoin d’harmonie très (voire trop) fort
Tendance à perdre la vue d’ensembleCréativité Forte motivation
Imagination foisonnante
Met ses idées en application de manière créative
Satisfait-e de son propre travailPas d’objectifs ou de sens des priorités
Esprit analytique limité
Mauvaise gestion du stress
Efficacité entravéeCuriosité Très motivé-e
Bonne culture générale
Créativité et innovation
Fait des liens entre les élémentsEsprit d’équipe peu développé
Pas d’objectifs ou de sens des priorités
Mémoire des détails limitéeEsprit critique Réflexion/approfondissement d’un sujet marqué
Fait des liens entre les éléments
Bon esprit de discernementSens du détail peu développé
Esprit d’équipe peu développé
Pluralité d’opinions limitée
Diversité des idées en pâtitPensée logique Esprit critique et analytique très marqué
Bon sens de l’organisation
Cherche à résoudre les problèmes
Détermination, efficacitéEmpathie peu développée
Esprit d’équipe peu développé
Mauvaise gestion du stress
Développe et étoffe tes compétences
Si tu connais tes forces et que tu es prêt-e à les développer, tu seras doté-e d’outils et d’expériences qui te permettront de bien réagir face à des situations d’apprentissage difficiles et imprévisibles.
Tu préfères travailler seul-e ? C’est très bien !
Mais oblige-toi à travailler en groupe pour gagner en expérience et renforcer cette compétence.
Tu ne travailles jamais seul-e ? Tu dois t’habituer à être autonome.
Avance pas à pas ; et fais preuve de patience et d’indulgence envers toi-même, car tu te trouves dans une situation d’apprentissage. Sortir de sa zone de confort demande un véritable effort.
Il peut être judicieux de se confier à un-e ami-e ou un-e camarade afin d’initier ce processus ensemble.
Vous pourrez ainsi vous soutenir mutuellement et vous réconforter en cas d’échec.
Certaines personnes apprécient de tenir un journal dans lequel elles notent ce qui fonctionne ou les obstacles qu’elles ont rencontrés dans le cadre de leurs études.
Tu peux aussi donner un surnom à tes nouvelles compétences, par exemple : - J’ai appelé ma nouvelle force ‘faire mon Hulk’. Quand je commence quelque chose, je vais jusqu’au bout, exactement comme le Titan vert qui ne s’arrête plus une fois qu’il est lancé.
- Je me prends désormais un soir de la semaine pour approfondir un sujet – sans aucune distraction. C’est ma soirée "forage dans les profondeurs".
- Ma grande force, c’est mon côté écureuil. Je collecte un maximum d’informations pendant une longue période. Plus tard, quand je commence à rédiger, je peux aller puiser dans ma réserve, ce qui ajoute une vraie plus-value à mon travail.
Une autre option intéressante est de se considérer comme un objet de recherche, de mener une véritable expérience avec des hypothèses, des objectifs, un calendrier et une période d’observation puis d’évaluation des résultats.
Voici deux exemples :
Hypothèse 1
Quand je révise plus, je me sens mieux et j’ai plus de plaisir à étudier.
Je décide donc de réviser quotidiennement pendant une demi-heure, par exemple pendant le trajet en train de chez moi au travail.
Je note combien de fois j’y arrive au cours des deux prochaines semaines et comment je me sens.
Après deux semaines, j’évalue cette expérience et décide de continuer ou non.
Hypothèse 2
Echanger avec des personnes qui pensent comme moi pourrait améliorer ma motivation.
Je réfléchis aux potentiels avantages qu’aurait un partenariat d’apprentissage.
Au cours des sept prochains jours, j’en parle avec au moins trois personnes qui pourraient être de bon-ne-s partenaires afin de cerner nos besoins respectifs ainsi que les avantages et les inconvénients que cela représenterait.
Ensuite, j’évalue les informations en ma possession et je réfléchis aux prochaines étapes.
Conclusion
- Etre assidu-e ne te desservira jamais. Si tu sais tirer parti de tes forces, tu auras plus de succès et donc plus de plaisir.
- Etudier ne sert pas seulement à acquérir des connaissances mais aussi à évoluer en tant qu’individu.