À deux ou à trois, c’est nettement mieux. Il est prouvé que l’apprentissage en groupe offre de nombreux avantages. Cependant, il comporte également quelques risques.
Dans cet article, tu découvriras comment toi et ton groupe pouvez travailler ensemble efficacement.
Un groupe d’étude ? Tu ne seras peut-être pas enchanté-e par cette idée, comme beaucoup d’autres personnes.
Cela te rappellera probablement des souvenirs d’école, lorsque la classe était séparée en plusieurs groupes.
Tandis que les uns prenaient immédiatement les choses en main, les autres restaient tranquillement en retrait, voire se détachaient du groupe, physiquement ou mentalement.
Rien d’étonnant à cela, étant donné que de tels groupes étaient la plupart du temps formés au hasard.
Les membres ne s’étaient donc pas mis d’accord au préalable sur leurs objectifs, la répartition des rôles, le comportement social à adopter ou la quantité de travail à fournir.
Or, de tels critères sont justement essentiels au bon fonctionnement du travail en équipe.
Les partenariats d’apprentissage peuvent en effet être très efficaces dans les études, et beaucoup plus d’étudiant-e-s pourraient en profiter !
Les personnes qui bûchent le nez dans leurs livres toutes seules à la maison perdent plus vite leur motivation que celles qui peuvent échanger avec d’autres sur le contenu des cours, les études et leur état d’esprit.
Tel est le résultat de différentes études, qui montre que les étudiant-e-s qui ont abandonné leurs études avaient nettement moins de contacts avec leurs camarades que ceux qui avaient réussi.
L’isolement pendant les études n’est certes pas la seule cause des abandons en cours d’année, ni même la principale, mais c’est une cause qui pourrait être assez facilement évitée.
Les effets positifs des groupes d’étude
Dans les études, c’est naturellement la prestation individuelle qui prime.
Toutefois, suivre des études avec succès dépend non seulement des capacités cognitives, mais aussi de compétences telles que :
- l'autonomie
- l’organisation
- le sens de l’initiative
- la capacité à s’imposer
- la communication
À cet égard, l’apprentissage en groupe peut être très bénéfique.
Lorsqu’ils discutent de thèmes spécifiques, les membres du groupe doivent être ouverts à l’opinion des autres, savoir écouter, donner un feed-back constructif.
Ils doivent être prêts à présenter leur propre opinion de manière claire et compréhensible et à la défendre face aux autres.
Les autres avantages des groupes d’étude
- Lorsque le groupe se penche sur le contenu des études plus intensivement, ses membres se sentent plus impliqués, ce qui augmente la motivation d’apprendre.
- L’approfondissement des thèmes lors des discussions permet d’étendre les connaissances et de combler les manques.
- Grâce à la diversité des perspectives et des idées et à la créativité des approches, les étudiant-e-s élargissent leurs propres horizons.
- Au sein d’un groupe, les membres se sentent parfois nettement plus soutenus que s’ils étaient seuls dans leur chambre, ce qui renforce leur motivation et leur persévérance.
- Pour les sujets complexes en particulier, le gain de temps peut être considérable : une bonne répartition du travail permet de diminuer le temps individuel consacré aux recherches et à la collecte d’informations.
- Les différents membres du groupe peuvent s’inspirer de ce que font les autres en matière d’organisation et de stratégies d’apprentissage.
- Lorsqu’on travaille en groupe, on développe des compétences qui seront utiles plus tard dans la vie professionnelle, telles que savoir échanger avec les autres dans un contexte professionnel, comprendre les dynamiques de groupe et comment y réagir.
En outre, le recours fréquent à cette méthode de travail permet de mieux comprendre comment pensent et agissent les autres personnes, et ce qui les motive.
- Il arrive souvent que les membres d’un groupe d’étude en apprennent beaucoup sur eux-mêmes. - Comment est-ce que je me comporte au sein d’un groupe ?
- Quelle est ma contribution ?
- Quels sont mes points forts ?
Les étudiant-e-s (très) solitaires sont parfois étonnés de constater qu’ils apprécient le rôle de leader ou d’animateur.
- L’une des formes d’apprentissage en groupe est le tandem : dans ce cas, deux étudiant-e-s d’origine culturelle différente se soutiennent mutuellement.
Cette méthode est doublement bénéfique pour eux : d’une part ils progressent au niveau linguistique, et d’autre part ils améliorent leur compréhension de la culture environnante.
Risques et difficultés
Même lorsque les étudiant-e-s forment eux-mêmes leur groupe d’étude et qu’ils veillent à ce que les objectifs fixés soient acceptés par tout le monde, cela ne signifie pas nécessairement que cela va fonctionner.
Beaucoup se lancent avec enthousiasme, puis finissent par se plaindre quelques semaines plus tard :
- « Nous n’avons jamais le temps de… »
- « Nous nous écartons sans arrêt du sujet… »
- « Nous n’avons pas de planning… »
- « Nous ne respectons pas nos propres règles… »
- « Pierre ne participe pas et profite du travail des autres… »
- Un membre du groupe ne remarque pas que les autres attendent autre chose de lui (moins parler, écouter davantage, soumettre ses propres idées) et personne n’a le courage de le lui dire.
Il est fréquent que les échecs soient liés à la taille du groupe.
Plus le nombre d’étudiant-e-s est élevé dans un groupe, plus son organisation devient complexe.
Si un groupe n’est pas constitué pour réaliser un projet spécifique mais simplement pour étudier en commun, il est recommandé de ne pas dépasser trois ou quatre personnes par groupe.
À chaque membre supplémentaire, rien que le fait de trouver des plages horaires adaptées à chacun sera une épreuve.
Dans les groupes de deux, on observe souvent que la quantité de travail fournie diffère considérablement.
Cela peut certes être agréable pour les deux personnes si l’un assume le rôle de « professeur-e » tandis que l’autre ne fait qu’écouter.
Toutefois, l’effet d’apprentissage est nettement plus important pour la personne qui explique que pour « l’étudiant-e ».
Tout ceci montre qu’il est nécessaire de se mettre d’accord sur les conditions du partenariat. Et de les faire respecter le plus possible !
Nous t’expliquons ci-dessous de quelle façon toi et ton groupe pouvez le faire.
Le travail en groupe n’est pas adapté à toutes les tâches
Il est important de savoir que le travail en groupe n’est pas toujours pertinent.
Lorsque tu dois acquérir les bases d’une certaine matière, il est préférable que tu le fasses seul-e.
Idem lorsque tu dois lire des textes, en extraire des informations ou mémoriser des faits.
Pour les travaux écrits, l’utilité du travail en groupe est également limitée, car les étudiant-e-s doivent rédiger leur texte personnellement.
Mais lorsqu’il faut développer, approfondir ou collecter différents points de vue sur un thème, le travail en groupe est tout à fait approprié.
La répétition d’un examen oral peut également être effectuée devant le groupe.
S’interroger et s’expliquer des choses mutuellement est beaucoup plus efficace, varié et motivant que de bûcher seul-e chez soi pendant des heures.
En ligne mais aussi en groupe ?
« Voir mon meilleur ami en train d’étudier m’a aidé. »
Deux étudiants qui avaient les mêmes problèmes de motivation pendant le confinement ont choisi cette solution créative : ils mettaient en place une connexion vidéo et travaillaient en même temps silencieusement chacun de leur côté.
Cette méthode n’est sûrement pas adaptée à tout le monde, mais son effet positif est unanimement connu : on travaille plus facilement lorsqu’on voit d’autres personnes partager son labeur !
Si on souhaite non seulement travailler en parallèle par vidéo mais aussi véritablement collaborer, il faut faire preuve (une fois de plus) d’organisation et de discipline !
Si tu penses qu’il suffit de se donner rendez-vous pour travailler efficacement, tu te trompes : dans le monde numérique, cela fonctionne encore moins bien que dans le monde réel.
Avant la réunion en ligne, veille à ce que toi et les autres participants sachent ce que vous devez faire.
Au sein du groupe, établissez des règles pour votre collaboration, comme « Il est interdit d’éteindre sa webcam et de s’en aller lorsqu’on s’ennuie ou qu’on est énervé-e, car cela fait baisser la motivation du groupe. »
Mettez-vous d’accord sur le fait que la partie « travail » doit rester courte et ciblée, et prévoyez une partie « after work » avec des discussions et des échanges pour les personnes qui le souhaitent.
Assurez-vous d’avoir effectué les tâches convenues et de connaître le sujet avant le début de la réunion.
Trois règles pour apprendre plus efficacement en groupe
1. Mettre en place une ambiance d’entraide au sein du groupe
Au début, il est recommandé de parler non seulement du travail qui doit être réalisé, mais aussi de la façon dont la collaboration doit être organisée.
C’est à ce moment-là qu’il faut discuter des souhaits, des attentes et des peurs de chacun-e, et définir des règles de comportement.
Il est utile de se souvenir que les autres aussi ne sont pas toujours sûrs d’eux, qu’ils ont des sentiments et qu’ils peuvent se sentir blessés.
Efforcez-vous de communiquer de façon ouverte et conviviale. Les critiques sont importantes et normales, mais elles doivent être formulées de manière constructive et polie.
Au sein de l’équipe, abordez les problèmes au préalable et réfléchissez à la façon dont vous voulez les résoudre.
Le groupe a-t-il besoin d’un coordinateur ou d’une coordinatrice ? Si oui, quelle personne serait prête à assumer cette tâche ? Faut-il faire un tournus ?
Comment voulez-vous procéder s’il avère que certains membres du groupe travaillent énormément alors que d’autres ne font presque rien ?
Que faire si une personne finit par expliquer tout le travail aux autres, qui s’appuient alors sur elle ?
Est-ce utile de se rencontrer en dehors des réunions de travail pour apprendre à se connaître ?
2. Mettre en place une ambiance d’apprentissage efficace
Définissez des règles contraignantes pour le groupe:
- A quelle fréquence vous rencontrez-vous et où ? (Fixez les dates longtemps à l’avance pour que tout le monde puisse participer !)
- Que faire lorsqu’une personne ne vient pas à une réunion ou s’excuse au dernier moment ?
- Que faire lorsqu’une personne ne remplit pas son rôle ou n’effectue pas la tâche prévue ?
Fixez des objectifs clairs
- Quels avantages attendez-vous de ce groupe d’étude ?
- Quels objectifs devez-vous atteindre à la fin ?
- Pouvez-vous fixer de grandes étapes à atteindre ?
Il est utile de définir à l’avance les paramètres pour chaque rencontre, tels que les thèmes qui doivent être traités ce jour-là et le temps à leur consacrer ou encore l’attribution des tâches.
Choisissez bien le lieu de la réunion
Pour pouvoir travailler efficacement, il est préférable de choisir un lieu dédié au travail plutôt qu’un lieu public qui sera source de distraction.
3. Garder un œil sur les progrès et célébrer les grandes étapes atteintes
Il n’y a rien de plus motivant que le succès. Et l’inverse est également vrai : l’échec est démoralisant.
Si votre groupe ne fonctionne pas bien, il faut donc absolument en parler. - Les tâches sont-elles réparties équitablement ?
- Quelqu’un domine-t-il le groupe ?
- Ou au contraire, ne participe pas suffisamment ?
- Est-ce que vous vous égarez dans de longues discussions ?
Parfois, il vaut la peine d’organiser une réunion spéciale où tout le monde peut donner ses idées pour améliorer la collaboration et surtout dire ce qu’il ou elle est prêt-e à faire dans ce sens.
Il est également possible que le groupe ait simplement besoin d’une meilleure cohésion sociale.
Ce qui est valable dans la vie professionnelle s’applique également dans les groupes d’étude : pour pouvoir bien travailler ensemble, les personnes ont besoin d’établir un lien personnel.
La célébration des grandes étapes atteintes est une occasion idéale pour améliorer ce point.
Rassemblez-vous et fêtez ce que vous avez accompli ensemble.
En résumé
- On peut apprendre efficacement au sein d’un groupe à condition de respecter des règles.
- Les groupes qui fonctionnent bien se sentent plus impliqués dans le contenu étudié, profitent d’une plus grande motivation et ont plus de réussite.
- Plus le nombre de personnes est important, plus l’organisation du groupe sera complexe.
- Pour que le partenariat soit efficace, les membres doivent partager leurs objectifs et leurs attentes, comprendre la répartition des rôles et fournir à peu près la même quantité de travail.
- La collaboration en ligne nécessite encore plus de discipline et d’organisation.