UniDistance Blog

Le jeune homme qui ne savait pas qu’il pouvait tout apprendre

Rédigé par Adelita Genoud | 27.08.21 12:19

Après quelques années passées à l’université de Lausanne (UNIL), en sciences criminelles puis en psychologie, Théo Wider a choisi l’histoire contemporaine: un enseignement qui lui donne une lecture du monde qui s’agite ou qui se fige quand une pandémie arrête sa course.

Archiviste ou journaliste, de quel côté penchera le cœur de l’étudiant qui a trouvé tout à la fois une autre voie et un autre rythme dans l’enseignement à distance, à UniDistance Suisse ?

L'histoire prometteuse et singulière d’un jeune homme qui aimait tout apprendre

 

Théo a quatre ans et le voilà sur les bancs de l’école. Il n’est pas très heureux. C’est compliqué pour lui d’échanger avec ses camarades, c’est compliqué aussi de suivre les consignes de l’enseignante.

Pourquoi ? Il ne sait pas.

Et le temps ne fait rien à l’affaire.

Les années se suivent et se ressemblent avec toujours ce malaise qui l’étreint chaque fois qu’il doit se rendre en classe.

Ses parents ont remarqué que sa mémoire est particulièrement aiguisée.

Incroyable, comme cet enfant enregistre à peu près tout ce qu’il voit et entend. Théo est intelligent, très intelligent, songe alors sa famille.

Le décor du jeune homme change. Il déménage en France pour intégrer un collège, puis un lycée. Mais c’est si difficile pour lui d’interagir avec ses camarades. Et puis, il se sent déphasé parce que dans certaines matières, il s’ennuie.

Il est vrai qu’il a déjà fait en quelque sorte le tour de la question alors que l’enseignante dispense les premières bases.

L’angoisse des cours bondés

Alors que se passe-t-il ? L’angoisse l’envahit souvent. Elle apparaît avant l’heure de l’école, puis enfle, puis l’envahit tout à fait. Au point d’être paralysé et incapable de suivre les cours.

Et au lycée, c’est peut-être pire encore : le bruit, l’agitation lui pèsent.

« Sur les six ans d’enseignement secondaire, j’ai dû m’absenter l’équivalent d’au moins deux ans », confie-t-il sans se départir de son large sourire. Il n’empêche : Théo obtient son brevet puis son baccalauréat, section scientifique.

Il s’inscrit en sciences criminelles à l’UNIL. Il aimerait devenir inspecteur de police. A-t-il choisi le bon parcours ? Mais changement de cap, il se dirige vers la psychologie. Pendant deux ans, il apprend une foule de détails sur les fonctionnements humains.

Une découverte capitale

Quelque chose l’intrigue. C’est curieux, ce syndrome d’Asperger (un trouble du spectre de l’autisme) lui rappelle quelqu’un. Lui, en vérité.

Cette difficulté à approcher les autres, cette hypermnésie aussi. Il interroge une de ses professeures qui le dirige vers un psychiatre spécialisé dans l’autisme.

Le diagnostic est sans appel. Théo est atteint du syndrome d’Asperger.

« Non, l’UNIL ne peut pas aménager ses cours », lui répond-on, sans autre forme de procès. Voilà de quoi décourager l’étudiant. Et puis, ce syndrome qui l’empêche de comprendre toutes les nuances émotionnelles constitue un frein à l’exercice de la psychologie.

Une fois encore, il change de direction. Qui lui a parlé de cette université qui dispense un enseignement en ligne ?

Une autre vie plus simple et plus radieuse

En septembre 2019, l’étudiant rejoint Unidistance Suisse. Il a opté pour une nouvelle filière : l’histoire contemporaine, celle qui se tisse aujourd’hui.

Il aime bien cette vision globale qui porte sur tous les évènements qui surviennent, ici et ailleurs. Il est apaisé au milieu d’étudiantes et d’étudiants plus âgé-e-s. Ce sont souvent des personnes qui reprennent leurs études après avoir rejoint précocement le monde de l’emploi. Ou qui, par nécessité, travaillent et poursuivent leur cursus universitaire en même temps.

Ces personnes sont des héroïnes! Comment font-elles ? 

lance Théo. 

Certes, l’enseignement est ici aménagé de telle sorte que chacun puisse accomplir sa formation le plus aisément possible. L’étudiant en histoire assure que de côtoyer des personnes plus matures est plus qu’un avantage, c’est une aubaine.

Un soutien sur tous les fronts

Mes aîné-e-s sont toujours prompt-e-s à m’épauler. Si je dois marquer une pause, il y a toujours quelqu’un qui prend des notes à ma place

Et les professeur-es ? « Les enseignant-es font montre d’une grande écoute et veulent que nous réussissions. Alors elles et ils s’investissent énormément ».

À UniDistance Suisse, il retrouve les autres étudiant-es aux quelques cours présentiels du samedi. Mais ces derniers s’arrêtent avec la pandémie. Lui qui redoutait les grands rassemblements à l’école, il a regretté les sessions en présentiel.

« C’est important d’échanger des idées à l’heure du déjeuner que nous partageons de temps en temps à UniDistance Suisse ».

Il est vrai que cette université en ligne privilégie les petits groupes afin d’optimiser l’accompagnement des étudiantes et étudiants.

Pour Théo, c’est l’idéal. Là, il est à sa place, dit-il, dans un environnement qui s’harmonise mieux avec sa personnalité.

Un avenir incertain mais radieux

Après son bachelor ? Il hésite. Il pourrait enchaîner sur un Master en sciences de l’information et accéder à la profession d’archiviste. « Je suis toujours en quête de savoirs. Tout m’intéresse. Cette voie satisferait ma curiosité ».

À tout juste vingt-trois ans, il a le temps. D’autres orientations le tentent, historien, journaliste. Pour un récent travail universitaire, il a rédigé un article sur le droit à l’avortement, droit malmené par des extrémistes politiques.

« Le thème me captivait mais comme je ne me sentais pas, en tant qu’homme, complètement légitime, j’ai soumis mon texte à une camarade étudiante et, juste retour d’ascenseur, je lui ai donné mon appréciation sur son article. La solidarité estudiantine n’est pas un vain mot dans cet institut universitaire en ligne ».

Il va bientôt passer son examen de deuxième année. En attendant, il se remémore avec enthousiasme le cours sur Marc Bloch et sa lecture si convaincante de l’histoire, ou celui sur le rôle des femmes au cours des siècles, rôle dont il regrette l’absence de visibilité.  

La formation online que je suis actuellement évoque l’histoire lente qui se construit à travers les gens, et pas celle qui semble être l’œuvre exclusive d’un personnage 

Son syndrome n’est pas un sujet tabou. Il en parle. Ses ami-e-s rencontré-e-s à UniDistance Suisse ou ailleurs sont bienveillant-e-s. Nul ne lui donne rendez-vous dans une gare bondée et bruyante.

« Et quand elles et ils s’adressent à moi, elles et ils ne font pas de sous-entendus.

Par exemple, elles et ils ne disent pas « Il se fait tard » pour signifier qu’il est temps de prendre congé, car elles et ils savent que je ne peux pas comprendre le message ».

Qu’aurait fait Théo s’il n’avait pas découvert cette formation en ligne qui lui ouvre des horizons nouveaux et la certitude d’avoir trouvé sa route ? L’histoire ne le dit pas.