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Comment votre attitude influence vos succès ou vos échecs ?

Rédigé par Katrin Piazza | 02.06.21 08:48

Votre succès dépend de votre attitude face à l’apprentissage: éviter les risques ou saisir les opportunités, voilà qui fait toute la différence dans le succès de vos études.

Alors comment votre attitude influence-t-elle votre capacité d’apprentissage ?

La psychologue américaine Carole Dweck a mené des recherches sur ce sujet pendant plusieurs années.

« Growth mindset »: c’est ainsi qu’elle appelle l’état d’esprit qui permet d’évoluer, de percevoir les défis comme des opportunités et d’améliorer ses capacités d’apprentissage.

  • Quelle est la chose la plus complexe que vous n’ayez jamais apprise ?
  • Quelle chose avez-vous apprise alors même que vous pensiez ne jamais y arriver ?
  • Quelle matière, quel domaine ou quelle compétence avez-vous pu améliorer grâce à l’entraînement ?

Peu importe vos réponses, elles montrent que vous n’êtes pas né-e avec vos capacités d’aujourd’hui, mais que vous avez développé ces dernières tout au long de votre vie.

Vous nous direz : oui, bien sûr. Mais ce n’est pas si évident.

Beaucoup d’adultes pensent que leurs capacités intellectuelles sont innées et immuables.

Ce sont les mêmes qui aiment dire : « Je n’ai pas le talent pour cela », « je ne peux pas le faire » ou « je suis comme ça, c’est tout ».

Pourtant, les recherches ont prouvé ces dernières années que notre cerveau a une grande plasticité et qu’il peut donc changer jusqu’à la fin de notre vie.

Il est vrai qu’une personne âgée doit investir plus de temps et d’énergie pour apprendre quelque chose qu’un jeune, mais elle peut le faire quand même.

À condition d’en être consciente et de cultiver l’attitude suivante : « Je peux tout apprendre si je m’en donne les moyens ».

Comment persévérer ?

Très jeune déjà, Carol Dweck se posait la question suivante :

Comment se fait-il que certaines personnes abandonnent à la moindre difficulté et évitent les défis, tandis que d’autres, qui ne sont pas plus douées ou intelligentes, s’épanouissent dans la résolution d’un problème, persévèrent et adorent les défis ?

Carol Dweck est désormais psychologue et ses recherches ont fait des vagues ces dernières années.

Elle a été invitée à la Maison-Blanche, a parlé aux Nations Unies et conseille désormais de nombreux organismes de formation importants.

Son message principal est le suivant :

In a Growth Mindset, challenges are exciting rather than threatening. So rather than thinking, ‘Oh, I’m going to reveal my weaknesses’, you say, ‘wow, here’s a chance to grow!’

 

Croyez-vous pouvoir évoluer ou non ? Vos croyances définissent votre attitude face à l’apprentissage

Carol Dweck a inventé le concept d’ « état d’esprit de développement », qu’elle distingue de « l’état d’esprit fixe ».

Croyez-vous que vos aptitudes sont déterminées à la naissance et que seul votre talent détermine vos succès ? Vous avez certainement un état d’esprit fixe.

Pensez-vous pouvoir développer vos aptitudes, progresser dans certains domaines et modifier certains aspects de votre personnalité ? Alors vous avez certainement un état d'esprit de développement.

Selon la psychologue, adopter un état d’esprit de développement ou un état d’esprit fixe joue un rôle déterminant dans votre apprentissage.

Lors de ses recherches, Carol Dweck a réalisé des tests avec des milliers d’étudiantes et d’étudiants.

Rien qu’au Chili, plus de 170 000 jeunes en 10ème année scolaire et de toutes les classes sociales ont participé à l’étude en un an.

Elle a constaté que les jeunes convaincu-e-s qu’ils et elles pouvaient s’améliorer obtenaient de meilleures notes scolaires.

Il semble certes logique que les personnes qui sont convaincues de leur capacité à se développer se développent.

Après tout, il est clair que je ne peux pas apprendre les mathématiques si je crois que je n’en ai pas les capacités.

Mais les recherches de Carol Dweck montrent que les personnes qui adoptent un état d’esprit de développement dans une matière données lors des phases d’examen améliorent considérablement leur performance dans cette matière.

Car c’est une attitude qui favorise l’apprentissage : « Moi aussi je peux être fort-e en mathématiques si je m’entraîne et que je fais des efforts. »

Personne ne doit se développer dans tous les domaines en permanence

Toutefois, Carol Dweck met en garde contre les attentes exagérées :

« Tout le monde a une perception fixe de soi-même dans certains domaines. » Personne ne peut, ne doit ou ne veut se développer dans tous les domaines !

Par exemple, il peut être sage de ne pas continuer à jouer au tennis ou au piano si l’effort que vous devez investir pour être à la hauteur de vos attentes est trop important.

Si vous détestez courir sur un terrain quatre fois par semaine ou si vous avez de trop petites mains, vous pouvez laisser tomber.

... mais il ne faut pas se défiler face à des défis importants !

« Lorsque vous voulez éviter un défi important, comme par exemple un examen, vous devriez être prudents et revoir votre état d’esprit. »

Prenons un exemple : vous avez choisi de faire des études, mais vous avez de la peine dans une matière, par exemple en statistique.

Disons que cette matière est indispensable pour réussir vos études.

Quelles sont les conséquences si vous pensez ne pas pouvoir vous améliorer en statistique ? Si vous pensez que vous êtes « trop stupide pour la statistique » ? Ou si vous êtes convaincu-e qu’il faut avoir du talent pour cette branche, et que vous n’en avez pas ?

Vous vous mettez dans la catégorie « pas doué-e ». Vous perdez votre motivation et vous vous permettez de ne plus faire d’efforts dans cette matière.

En bref : vous arrêtez de réfléchir à des stratégies utiles, de chercher des solutions, de demander de l’aide ou de faire des expériences qui pourraient mener à de meilleurs résultats.

Et surtout : vous faites clairement moins d’efforts que nécessaire pour obtenir un résultat acceptable.

Stupide, intelligent, paresseux, parfait: l’état d’esprit fixe se définit en adjectifs

Relevons que les étudiant-e-s qui ont de bons résultats peuvent également se trouver dans le cercle vicieux de l’état d’esprit fixe.

La conviction ou l’ambition d’être « le meilleur en statistique » mène à défendre sa première place dans cette matière, plutôt que de se pencher sur son contenu.

Toute votre énergie est alors consacrée à ressortir correctement les notions, voire à les apprendre par cœur dans le pire des cas.

Vous ne faites pas d’expériences et évitez tout risque qui pourrait vous faire perdre votre place. Il n’est donc pas rare que les bon-ne-s étudiant-e-s perdent le goût pour la matière dans laquelle ils ont du talent.

Dans ses recherches, Carol Dweck démontre que les mots comme « talent », « intelligent » ou « doué » traduisent un état d’esprit fixe.

Les personnes qui disent avoir du « talent » se concentrent davantage sur le résultat – la note – que sur le processus qui y conduit.

C’est ainsi qu’est née la croyance erronée que les bon-ne-s étudiant-e-s sont celles et ceux qui ne font pas d’efforts ou qui ne s’entraînent pas.

Mais les bon-ne-s étudiant-e-s sont justement celles et ceux qui s’investissent pleinement dans quelque chose, qui persévèrent face aux difficultés et qui ont véritablement progressé à la fin d’une phase d’apprentissage !

Quel est votre état d’esprit ?

Carol Dweck donne quelques critères qui permettent de distinguer un état d’esprit de développement d’un état d’esprit fixe. En voici quelques exemples :

Etat d'esprit fixe

Etat d'esprit de développement 

 

 

Convaincu-e que le talent et l’intelligence sont innés.
• Perçoit les défis comme des menaces (par ex. pour son image)
• Ne prend pas de risque
• Ignore erreurs et critiques
• Ne demande pas d’aide et en accepte avec peine
• Le résultat (note) est plus important que le processus.
Convaincu-e de pouvoir développer ses compétences
• Perçoit les défis comme des opportunités d’apprendre
• Prend des risques de manière calculée, saisit les opportunités
• Demande de l’aide si nécessaire
• Le processus est plus intéressant que le résultat (De quoi ai-je besoin pour... / que puis-je faire pour que...)
   

 

Comment passer à un état d’esprit de développement ?

Rappelons que dans certains domaines, notre état d’esprit est fixe et dans d’autres, il est axé sur le développement.

Selon Carol Dweck, c’est tout à fait normal. Personne ne doit se développer en permanence dans tous les domaines de la vie.

En revanche, lorsque votre état d’esprit est fixe et vous empêche d’atteindre des objectifs qui comptent pour vous, vous devriez repenser vos convictions.

1. Rayez de votre vocabulaire les mots comme « talent », « intelligent-e » ou « stupide ». Ils ne sont souvent qu’une excuse pour ne pas faire d’efforts.

2. Dès à présent, dites plus souvent « je ne sais pas encore faire cela » ou « si je m’entraîne, je pourrais mieux le maîtriser ». En effet, bon nombre de matières sont difficiles et ne deviennent pas plus faciles à la fin, mais vous pouvez vous améliorer en vous entraînant.

3. Trouvez vos « déclencheurs » : dans quelles situations essayez-vous d’éviter les défis ? Comment réagissez-vous face à une critique (justifiée) ? Que provoque en vous une erreur ? Quelles situations essayez-vous d’éviter de manière générale ?

4. Trouvez un moyen ou une stratégie pour améliorer votre capacité de développement dans le domaine que vous avez choisi en divisant le processus en petites étapes réalisables. Existe-t-il une stratégie d’apprentissage qui pourrait vous aider ? Pourriez-vous essayer de faire les choses différemment pour réussir ? Avez-vous besoin d’aide ?

En résumé :

- Votre attitude vis-à-vis de votre capacité d’apprentissage est centrale pour votre succès.
- Votre capacité d’apprentissage peut être entraînée.
- Les mots comme « talent », « stupide » ou « intelligent-e » ne mènent nulle part.
- Vous pouvez changer votre état d’esprit dans les domaines qui comptent pour vous.
- Un bon début : remplacez l’affirmation « je ne sais pas faire cela » par « je ne sais pas encore faire cela ».


Quizz 

Etat d'esprit fixe ou de développement? Faites le test! 

Comment définir un état d’esprit de développement ou un état d’esprit fixe ?

  • Pensez-vous que les affirmations ci-dessous correspondent à un état d’esprit fixe ? Mettez un F.
  • Pensez-vous au contraire qu’elles correspondent à un état d’esprit de développement ? Mettez un D.

Vous pourrez ainsi mieux comprendre dans quelles situations vous avez un esprit fixe et dans quelles situations vous avez un esprit de développement.

Télécharger le quizz 

1. Je vais bien réussir à apprendre ça. Ce n’est là qu’une question de temps / stratégie.
2. Je ne suis pas un génie. Pourquoi devrais-je faire des efforts ?
3. Mon cerveau est comme un muscle. Plus je m’entraîne, plus il devient fort.
4. C’est vraiment pénible. Je vais me créer une ambiance agréable, comme ça je pourrais travailler dessus plus longtemps.
5. Je peux tout apprendre, à condition d’y investir du temps et de l’énergie.
6. Je n’y arrive pas quand c’est trop difficile. Mieux vaut finir ça vite au lieu de faire des efforts pour rien.
7. C’est vraiment dur. Mais je n’abandonne pas si facilement.
8. S’entraîner pendant 10 minutes, c’est mieux que de ne rien faire.
9. Ce serait trop demander d’y arriver du premier coup. Je vais réessayer.
10. Je suis content-e de mon progrès. Peu importe s’il est grand ou petit.
11. J’ai encore fait une erreur. Je ne suis vraiment pas doué(e) dans cette matière.
12. Je n’ai pas encore atteint mon objectif, mais je progresse.
13. Il y a des matières qui valent le coup, mais là ça ne sert vraiment à rien de faire des efforts.
14. La capacité d’apprentissage / l’intelligence est innée et ne change pas. Pourquoi faire des efforts ?
15. Les examens, c’est vraiment débile, mais ça m’entraîne à rester cool !
16. Je suis tout simplement nul-le aux examens. Ça a toujours été comme ça et ça ne changera pas.
17. Personne ne peut m’aider.
18. Je ne serai jamais aussi intelligent-e / doué-e que les autres.
19. Faire des efforts ne sert à rien et me met de mauvaise humeur.
20. C’est juste trop dur. Il faut être né pour ça.
21. Les humain-e-s sont nés pour résoudre les problèmes.
22. Je ne peux de toute façon (plus) rien faire pendant ce (court) laps de temps.
23. De toute façon, à l’université, rien ne va si on n’a pas de talent.
24. J’ai toujours été mauvais-e en XY (matière). Déjà ma mère ou mon père l’était. Je ne peux rien y faire.
25. Qu’est-ce que je ne vois pas ? Il me manque quelque chose pour trouver la solution !
26. Ça fait du bien de se dire qu’on a donné le meilleur de soi.
27. Je ne sais pas encore faire cela. J’ai besoin de plus de temps, mais je vais y arriver !
28. Mieux vaut ne rien dire que de dire quelque chose de faux.
29. Il est important que je m’améliore, mais je n’ai pas besoin d’atteindre la perfection.
30. Oh, intéressant ! Cette erreur me montre comment trouver la solution !
31. Ça ne se passe pas bien. Je vais essayer une autre stratégie / méthode.
32. Je n’arrive pas à avancer. Je ferais mieux d’abandonner.
33. Cette matière ne va pas devenir plus simple. Mais je vais m’améliorer en m’entraînant.
34. Les autres sont meilleur-e-s, c’est tout. Je ne peux rien y faire.
35. Là je n’y arriverai pas tout-e seul-e. Voyons voir : qui pourrait m’aider ?

 

Déclarations « growth mindset »

  • Je vais bien réussir à apprendre ça. Ce n'est qu'une question de temps. 
  • Mon cerveau est comme un muscle. Plus je m’entraîne, plus il devient fort.
  • Je peux tout apprendre, à condition d’y investir du temps et de l’énergie.
  • Je n’ai pas encore atteint mon objectif, mais je progresse.
  • Les examens, c’est vraiment débile, mais ça m’entraîne à rester cool !
  • Les humain-e-s sont nés pour résoudre les problèmes.
  • De toute façon, à l’université, rien ne va si on n’a pas de talent.
  • Qu’est-ce que je ne vois pas ? Il me manque quelque chose pour trouver la solution !
  • Ça fait du bien de se dire qu’on a donné le meilleur de soi.
  • Mieux vaut ne rien dire que de dire quelque chose de faux.
  • Oh, intéressant ! Cette erreur me montre comment trouver la solution !
  • Ça ne se passe pas bien. Je vais essayer une autre stratégie / méthode.
  • Cette matière ne va pas devenir plus simple. Mais je vais m’améliorer en m’entraînant.
  • Là je n’y arriverai pas tout-e seul-e. Voyons voir : qui pourrait m’aider ?

    Déclarations « fixed mindset » 

  • Je ne suis pas un génie. Pourquoi devrais-je faire des efforts
  • ll y a des matières qui valent le coup, mais là ça ne sert vraiment à rien de faire des efforts.
  • Je n’arrive pas à avancer. Je ferais mieux d’abandonner.
  • Faire des efforts ne sert à rien et me met de mauvaise humeur.
  • C’est vraiment pénible. Je vais me créer une atmosphère agréable, comme ça je pourrais travailler dessus plus longtemps.
  • La capacité d’apprentissage / l’intelligence est innée et ne change pas. Pourquoi faire des efforts ?
  • Il y a des matières qui valent le coup, mais là ça ne sert vraiment à rien de faire des efforts.
  • J'ai encore fait une erreur. Je ne suis vraiment pas doué(e) dans cette matière.
  • Je ne peux de toute façon (plus) rien faire pendant ce (court) laps de temps.
  • Les autres sont meilleur-e-s, c’est tout. Je ne peux rien y faire.
  • J’ai toujours été mauvais-e en XY (matière). Déjà ma mère ou mon père l’était. Je ne peux rien y faire.
  • Il est important que je m’améliore, mais je n’ai pas besoin d’atteindre la perfection.