UniDistance Blog

Comment entraîner et préserver votre concentration?

Rédigé par Katrin Piazza | 16.02.21 08:37

La capacité à se concentrer est innée.. sauf que nos mauvaises habitudes réduisent notre concentration.

Dans cet article, découvrez les dessous de ce phénomène, comment entraîner notre concentration et pourquoi des injonctions comme « Concentre-toi, enfin ! » n’apportent rien.

Il y a des jours où vous avez l’impression de crouler sous une avalanche d’informations, de stimuli, de signaux... qui réclament tous constamment votre attention à grands cris.

Une sensation particulièrement marquée au retour des vacances, où lorsque vous avez pris vos distances avec le monde numérique.

Bien sûr, notre mode de vie et de travail modernes apportent leur lot de défis.

Et nous savons tous que si les moyens de communication actuels ont tout pour nous séduire, ils nous conduisent aussi bien souvent à oublier l’essentiel.

La surcharge de stimuli est un phénomène de société: Comment la gérer dans nos parcours personnels ? Qu’est-ce qui peut nous aider à préserver et à renforcer notre concentration ?

Faites abstraction de tout ce qui n’est pas important

Vue, toucher, odorat, ouïe et goût : nos sens sont faits pour nous fournir un maximum d’informations... et c’est très bien ainsi !

Après tout, c’est justement ce système d’alarme perfectionné qui a permis notre survie dans un environnement hostile des millénaires durant.

Notre attention est comme le large faisceau d’une lampe de poche qui éclaire notre chemin.

Ce faisceau nous permet de voir des arbres, des buissons, une route et peut-être même, l’espace d’un instant, les yeux brillants d’un animal qui détale.

La concentration, elle, est comme un rayon laser qui vise un objet – un seul – avec une précision millimétrique.

Elle nous permet de voir un détail précis ou des informations essentielles, en faisant abstraction de tout le reste. Pour nous concentrer, nous devons pouvoir laisser de côté tout ce qui n’est pas important.

La qualité de nos apprentissages en dépend.

Dans son livre « Focus. Attention et concentration : les clés de la réussite », Daniel Goleman mentionne des études scientifiques qui établissent une relation étroite entre la qualité d’attention et l’excellence des performances.

Presque toutes les performances que nous admirons – dans le sport, la musique, la science – reposent sur un entraînement intensif exécuté avec une attention maximale.

Il suffit d’avoir vécu avec des enfants pour le comprendre : lorsqu’un tout petit demande le nom d’un objet qu’il ne connaît pas, il doit être extrêmement éveillé et attentif, écouter et répéter ce qu’il a entendu.

C’est ainsi qu’il va apprendre ce mot. S’il est perdu dans ses pensées ou distrait, par exemple par une nouvelle chose intéressante, il ne l’apprendra pas et reposera la même question à la première occasion.

La manière optimale de nous familiariser avec une matière complexe est relativement proche de l’apprentissage enfantin.

Nous devons accorder toute notre attention à cette matière et l’assimiler.

Seulement, les distractions qui nous entourent sont malheureusement puissantes et séduisantes.

Elles clignotent, s’agitent, vibrent, font du bruit, nous promettant constamment des nouveautés passionnantes.

Que se passe-t-il dès lors si la matière sur laquelle nous devrions nous concentrer est plate, voire ennuyeuse ou complexe ?

De nos jours, de nombreuses personnes ont de la peine à maintenir le rayon de leur laser sur une matière exigeante, pendant une période prolongée.

Rien d’étonnant à cela, puisque notre cerveau aime tout ce qui promet des choses nouvelles ou passionnantes. En bref, il aime la distraction.

Et la simple injonction : « Concentre-toi, enfin ! » n’a aucun effet sur lui, ou seulement pendant quelques instants.

Il retourne rapidement à ce qu’il aime faire : scruter l’horizon à la recherche de quelque chose d’intéressant.

Principaux dangers : les distractions physiques et émotionnelles

Dans son livre « Focus », Goleman distingue deux grandes catégories de distractions : les sensorielles et les émotionnelles.

Les distractions sensorielles comprennent les distractions extérieures (environnement bruyant, robinet qui coule, bruit du trafic dans la rue, smartphone, etc.), mais aussi les distractions émanant de notre corps (ventre qui grogne, genou douloureux, nervosité, etc.).

Les distractions émotionnelles, elles, ne sont que trop connues : ennui, absence d’envie, frustration, soucis et bien sûr aussi stress négatif.

Certains pensent que si nos smartphones sont aussi attrayants et irrésistibles, c’est parce qu’ils réunissent parfaitement distractions sensorielles et émotionnelles au sens de Goleman.

Ces appareils sont présents physiquement, toujours à notre portée, et suscitent un très grand nombre d’émotions.

Nous sommes heureux lorsqu’une bonne nouvelle arrive, indignés lorsque les actualités nous apprennent quelque chose de grave... en résumé, nous sommes constamment sollicités sur le plan émotionnel.

Une sacrée concurrence pour les livres de cours et autres ouvrages spécialisés !

Le « multitasking », un mythe

Nous aimons nous persuader que nous pouvons sans peine consulter Facebook tout en étudiant un chapitre aride sur une sous-thématique du droit fiscal, mais en vérité, c’est impossible.

La concentration est indivisible.

Lorsque nous pensons faire plusieurs choses en même temps, en réalité, nous transférons notre concentration d’une activité à l’autre.

Ce transfert peut être si rapide que nous ne nous rendons même pas compte de son existence.

À quel prix ? Celui d’une fatigue exponentielle et d’un sentiment croissant de n’avoir rien accompli et rien réglé.

L’attention : une capacité innée qui n’est pas à l’épreuve de toute chose

La capacité à faire abstraction de ce qui n’est pas important et à se concentrer sur une seule chose durant une période raisonnable est donnée à la majorité des êtres humains.

Ces quelques astuces vous aideront à préserver votre attention:

1. Décidez consciemment de ce que vous allez faire durant votre temps d’étude :
« Étudier ou chatter ? Décide-toi ! Impossible de faire les deux ! »


2. Écartez consciemment toute source de distraction et choisissez votre environnement de travail idéal.
Vous travaillez peut-être mieux avec un casque réducteur de bruit, dans un café, une une bibliothèque ou avec un fond musical monotone ?

Quelles que soient vos préférences, ne laissez pas votre smartphone sur la table mais mettez-le hors de portée de vos yeux et de vos oreilles !


3. Tenez compte des limites de votre attention 
Plutôt que d’absorber une multitude d’informations en peu de temps, répartissez les choses à apprendre ou le travail à faire en plus petites parties.


4. Règle d’or utile : faites une petite pause lorsque vous vous sentez encore bien.
En effet, le besoin de repos croît de manière exponentielle. Si vous travaillez jusqu’à l’épuisement, vous aurez besoin de pauses nettement plus longues pour retrouver votre niveau de concentration optimal.

Votre niveau de concentration sera maximal si vous êtes passionné par la matière. Si vous aimez ce que vous faites, vous n’aurez aucune difficulté à vous concentrer.

Dans la vie étudiante, ce phénomène conduit d’ailleurs assez régulièrement à accomplir avec plaisir des travaux additionnels qui ne sont pas absolument nécessaires.


Trois étapes pour entraîner votre concentration


 

Notre cerveau apprend toujours mieux ce que nous faisons fréquemment.

Passez-vous souvent d’une tâche à l’autre ? De vos e-mails au polycopié du cours avant de retourner à votre livre spécialisé après un petit tour sur le chat de la classe ?

Cédez-vous à toute impulsion de distraction ?

Vous finissez alors par développer un certain don pour ce numéro d’équilibriste, mais aussi par perdre rapidement patience et par éprouver de la nervosité lorsque vous devez de nouveau vous atteler à quelque chose qui exige plus de temps.

Car ce n’est pas ainsi, évidemment, que vous exercez votre concentration. Vous devez donc entraîner votre cerveau comme un muscle.

Première étape 

Si vous vous rendez compte que vous êtes en train de passer d’un canal à l’autre et que vous faites de nouveau de nombreuses choses à la fois, prenez donc le temps de ne rien faire.

Asseyez-vous deux ou trois minutes durant sur une chaise, les mains sur les genoux, et essayez de percevoir ce qu’il se passe en vous.

Pourquoi vouliez-vous attraper votre téléphone ?

Qu’est-ce qui vous empêche de maintenir votre concentration sur votre tâche ?

Il est bien possible que vous ressentiez beaucoup d’impatience ou de frustration et que vous vous demandiez à quoi tout cela rime.

Pourquoi cet exercice ? Il vous permet d’identifier et de nommer ce qui est en train de se passer en vous.

En effet, il faut avoir identifié un problème pour pouvoir le résoudre.

Combien de temps supportez-vous de ne rien faire ?

Deuxième étape 

Observez votre concentration. Consignez durant quelques jours le temps durant lequel vous êtes capable de vous concentrer sur une matière ardue. 

Ne prenez pas peur ! Au départ, la durée de concentration maximale peut être étonnamment courte.

Mettez-vous à la prolonger progressivement, par exemple en vous disant : « J’ai bien travaillé jusqu’ici ; je tiendrai bien encore cinq minutes. »

Troisième étape 

Entraînez votre concentration consciemment et toujours plus fréquemment, y compris au quotidien.

Aménagez des « îlots de concentration » dans votre vie professionnelle ou étudiante – des moments durant lesquels rien ni personne ne doit vous déranger.

Accordez à votre cerveau des activités « 100 % concentration » (échecs, lecture, etc.) ou « 100 % détente », mais ne passez pas rapidement d’un type d’activité à l’autre.

Beaucoup de personnes tirent aussi profit de la méditation ou d’un entraînement à la pleine conscience, de même que d’un sport d’endurance ou de promenades prolongées en forêt.

La pause intelligente, meilleure amie de la concentration

Maintenir sa concentration sur une seule tâche pour une période prolongée ne signifie pas absorber des informations sans pause des heures durant.

Au contraire ! Le travail cérébral est fatiguant et notre capacité d’absorption limitée.

Pour ne pas tomber d’épuisement sur le canapé après un marathon d’apprentissage de plusieurs heures, il faudrait toujours faire une pause lorsqu’on se sent encore bien.

La durée de concentration maximale est très personnelle : certains ont besoin d’une courte pause toutes les 30 minutes tandis que d’autres tiendront 50 minutes.

Il n’est pas recommandé de travailler de manière concentrée pendant beaucoup plus de temps.

En effet, seul un cerveau reposé peut bien travailler.

Conclusion 

Votre concentration est une capacité fondamentale de votre cerveau.

Des signes clairs montrent que l’excellence est indissociable de la concentration.

Le « multitasking », le stress et la pression émotionnelle affaiblissent votre capacité à se concentrer.

Vous n’êtes pas livrés sans défense aux distractions.

Prenez consciemment des décisions qui vous garantissent des moments libres de distractions.

Vous pouvez entraîner votre attention de diverses manières.

Un cerveau reposé travaille mieux et les petites pauses favorisent la concentration.