Suivez ces conseils d'expert pour mieux intégrer vos études dans votre quotidien et atteindre vos objectifs en restant motivés.
À l’écran, Susanne paraît épuisée. Le filtre de la caméra ne suffit pas à masquer sa fatigue. Jongler entre famille, travail et études à distance n’est pas facile pour elle en temps « normal ». Mais en cette période de confinement, c’est devenu quasiment impossible.
Comment faire pour travailler tout en aidant sa fille de 8 ans à faire ses devoirs et en jouant avec le petit de 3 ans ?
Quand trouver le temps d'étudier ?
À l’heure actuelle, elle doit mettre ses études de côté alors qu’elle a « vraiment envie que ça fonctionne » !
Vous ressentez la même chose en ce moment ? Les exigences sont les mêmes, mais les habitudes qui nous donnaient une structure ne sont plus là.
Plus de trajet pour aller au travail. Plus de séances ni de pauses-café avec les collègues.
C’est justement cette disparition des habitudes qui est doublement fatale.
Les habitudes structurent notre quotidien et nous aident à réaliser nos tâches : « Je peux finir ça juste avant la pause-café ! »
Les habitudes constituent aussi une manœuvre judicieuse de notre cerveau pour consommer le moins d’énergie possible, car prendre des décisions demande beaucoup d’énergie :
« Est-ce que je commence par lire mes e-mails ou par téléphoner vite fait avec mon collègue ? Ou est-ce que je range d’abord mon poste de travail ? Ou... » Ça nous fatigue rien que d’y penser !
En ce moment, mes études ressemblent à un gros reproche qui est toujours là, à m’observer depuis le coin du bureau.
C’est ainsi que Susanne décrit le sentiment qu’elle associe à ses études. Pendant cette période difficile, elles sont juste une obligation de plus : « Il ne manque plus que ça ! »
L’enthousiasme que Susanne ressentait au début de son cursus à distance s’était bien refroidi.
Mais il était important pour elle de réfléchir à ce qui l’avait motivée à les commencer.
Quelles étaient ses raisons ? Quelles étaient les promesses qu’elle s’était faites – sur le plan personnel et professionnel ? De quoi s’était-elle réjouie ?
Pendant que Susanne me racontait tout ça, son visage s’était illuminé. Sa motivation était de retour ! Ces études comptaient tellement pour elle.
« Elles occupent une place importante dans votre vie, n’est-ce pas ? » Susanne n’avait même pas besoin de le dire, la réponse était évidente.
Si vous changez votre attitude vis-à-vis de quelque chose, votre humeur changera aussi.
Vous avez le droit d’étudier. Vous avez le droit de profiter de « moments d’études » de temps en temps. Vous avez le droit de continuer à croire en votre objectif.
Lisez une fois les deux phrases suivantes et observez comment vous vous sentez :
« Oh non, je dois encore traiter tout ce chapitre ! »
« Je suis fatigué-e, mais ce chapitre est un pas de plus vers mon objectif. »
Imaginez-vous déjà exercer le métier ou la fonction de vos rêves. Laissez-vous submerger par les bonnes sensations que vous éprouvez en faisant cet exercice.
Quelles sont les étapes ? Quand doivent-elles être franchies ? Ajoutez le plus possible de petites étapes intermédiaires.
Plus il y a d’étapes, plus vous aurez de satisfactions car vous pouvez et devez fêter la réalisation de chacune d’entre elles.
Le chemin est plus dur pour ceux qui attendent leur diplôme !
Faites-vous du bien en essayant de garder des habitudes qui vous font plaisir.
Par exemple, la pause-café peut se faire virtuellement. Vous pouvez manger avec votre collègue par écrans interposés.
Ou alors, vous pouvez adopter de nouvelles habitudes. Par exemple en commençant ou en terminant votre journée de travail avec dix minutes de rangement. (Ce faisant, vous pouvez impliquer vos jeunes enfants pour leur apprendre la valeur du travail d’équipe !)
Prendre des décisions est épuisant et demande de l’énergie.
C’est pourquoi les bonnes habitudes déchargent le cerveau : plus besoin de réfléchir longtemps à ce que vous voulez ou pas – vous le faites, tout simplement !
Étudier peut aussi devenir une bonne habitude, avec son propre créneau, comme un « happy hour »
Consacrez une demi-heure ou une heure à vos études directement après le souper (ou lorsque les enfants sont au lit).
Ne mettez pas la barre trop haut: au début, il s’agit surtout de développer une bonne habitude – jusqu’à ce que ce créneau dédié aux études s’impose tout naturellement.
Vous pouvez également juste feuilleter un peu les documents ou revoir un point important pendant cinq minutes avant de passer à quelque chose de nouveau.
Utilisez cette heure de la manière la plus variée possible. Exactement comme un happy hour : avec des snacks et des amuse-bouches qui ouvrent l’appétit.
Personne ne veut réaliser une centaine de tâches. Ce n’est ni réaliste, ni attrayant. Une meilleure solution : notez trois à cinq choses importantes à réaliser chaque jour et travaillez dessus.
Dès que l’alarme sonne, asseyez-vous et étudiez. Vous vous épargnerez ainsi le difficile dilemme du : « Est-ce que je le fais ? Est-ce que je ne le fais pas ? »
C’est une bonne habitude à prendre. Avant de commencer, posez-vous la question de savoir si vous pouvez achever cette tâche.
Si oui, foncez. Sinon, remettez-la à plus tard ou divisez-la en plusieurs tâches plus petites.
Vous vous habituerez ainsi à réaliser des choses (et vous serez récompensés du sentiment d’accomplissement « Ouais, c’est fait ! »)
Durant les périodes mouvementées, on ne peut pas tout concilier. Un point c’est tout.
Une journée n’a que 24 heures. Si vous vous focalisez sur ce que vous n’avez pas accompli, vous n’arriverez qu’à une chose : l’épuisement total.
Il est donc important de garder à l’esprit ce que vous avez accompli et réussi. Félicitez-vous si vous avez accompli quelque chose (personne ne le voit, mais ça fait du bien à votre ego !).
Ensuite, faites des compromis qui prennent en compte vos besoins : le travail et les études, les contacts sociaux et le repos : quels sont pour vous les besoins les plus importants ? Vos objectifs principaux à long terme ?
C’est vous qui décidez ce que vous faites aujourd’hui ou pas. Si vous considérez que les études font partie de vous, vous appartiennent et vous font du bien, alors il vous sera plus facile de repousser les autres choses.
Souvent, votre entourage a la capacité de sentir ce genre de choses. Vous sacrifiez tout pour votre carrière ? Alors vous mettez en péril votre relation. Vous mettez la priorité sur le sport ? Alors vous risquez vos études ou votre travail. Etc.
Rendez compte de chaque heure. Beaucoup de personnes sont surprises quand elles voient noir sur blanc combien de temps elles ont passé sur des choses qui n’ont en fait pas vraiment d’importance pour elles.
Négociez de bons compromis avec votre entourage : « Aujourd’hui, je passe la soirée avec toi, demain soir j’étudie. »
Comme celle-ci d’Abraham Lincoln : « La discipline, c’est choisir entre ce que tu veux maintenant et ce que tu veux vraiment. »
La plus grande difficulté du télétravail – et souvent des études à distance – c’est de faire une nette séparation entre le temps de travail et le temps libre.
Ce n’est pas pour rien que la plupart des personnes préfèrent travailler dans un endroit où d’autres sont aussi en train de travailler : la productivité est contagieuse. Une séparation spatiale peut également être utile : au bureau, on travaille et à la maison, on se repose.
En revanche, en télétravail, le temps de travail et le temps libre se chevauchent. Tout le monde n’a pas de pièce consacrée au travail ou aux études, ce qui rend la séparation spatiale difficile. Cependant, vous pouvez vous rendre compte vous-même de ce que vous faites : êtes-vous en train de travailler ou de vous reposer ?
Car souvent, votre temps d’étude se passe comme ça :
D’abord, vous perdez une demi-heure à préparer et à ranger votre matériel, puis vous passez une heure sur un long texte que vous avez déjà lu deux fois. Ensuite vous discutez vite fait avec une collègue, puis vous vous amusez à regarder une vidéo YouTube et enfin vous recommencez à litre votre texte depuis le début et pour la troisième fois.
À la fin de votre « temps d’études », vous êtes insatisfait. Vous n’avez rien atteint. Et le pire : vous n’êtes pas détendu. Car ce va-et-vient n’est pas non plus de tout repos.
Surveillez donc votre concentration comme le lait sur le feu.
« Hey, décide-toi : travail ou repos. Tu ne peux pas faire les deux ! »
Analysez le temps que vous perdez, qui n’est consacré ni au travail ni aux études ni au temps libre. Comment gaspillez-vous du temps précieux sans rien en tirer de valable ? Sur votre téléphone portable ? À discuter ? À ranger ? À nettoyer ?
Il peut être utile de désigner clairement ce temps improductif : « C’est du temps perdu ! » Le reconnaître est déjà un bon pas en avant car vous ne pouvez changer que ce que vous pouvez observer et mesurer.
D’après mon expérience, lire demande beaucoup de temps. Voici ma petite astuce : ne lisez jamais sans faire autre chose en même temps.
On reconnaît les bons lecteurs au crayon qu’ils tiennent dans la main. Faites des fiches d’apprentissage, résumez un chapitre avec vos propres mots ; bref, soyez actifs !
Vos préoccupations sont souvent très réelles – et doivent être prises au sérieux. Mais pas forcément au moment où vous étudiez.
Planifiez un « rendez-vous » avec vos soucis. Occupez-vous-en à la fin du temps d’études ou de la journée. Parlez-en avec quelqu’un ou notez-les.
Beaucoup d’études démontrent l’effet positif de tenir un journal dans lequel on écrit ses problèmes. Quand on s’occupe de ce qui nous angoisse et qu’on formule par écrit les pensées qui nous préoccupent, le soulagement est souvent immédiat.
D’une certaine manière, on pourrait comparer ça à du jonglage : jongler n’est pas facile mais vous devenez un meilleur jongleur en vous entraînant tous les jours et en persévérant !
Si vous changez votre attitude envers vos contraintes, votre humeur changera également. Et ainsi votre motivation.
En adoptant de bonnes habitudes, vous aidez votre cerveau à ne pas perdre de temps à prendre des décisions. Vous accomplirez beaucoup de choses en vous fixant des créneaux quotidiens récurrents pour travailler ou étudier.
En temps de crise, on ne peut pas tout concilier – même si on le souhaite vraiment. Les bons compromis prennent en compte les besoins essentiels.
Séparez clairement votre temps libre de votre temps de travail. Utilisez de bonnes stratégies d’apprentissage pour être réellement efficace durant votre temps d’études.