Qu’est-ce que la science des religions ? Qu’est-ce qu’elle n’est pas ? Qu’elles en sont les méthodes, les intérêts, les débouchés ? C’est à ces quelques questions que ce billet de blog est consacré.
Il s’agit là d’une “mise en bouche” en cinq points clé.
Chaque point mériterait d’être développé plus longuement, mais mon objectif est de vous introduire à la science des religions, de vous donner un petit aperçu de ce domaine d’étude encore mal connu alors qu’il est extrêmement important pour la compréhension de notre société et de celles qui nous ont précédé.
Revenons à la première question:
Est-ce la science pratiquée par les religieux ? Un culte mystérieux ? Un ensemble de magies ou d’incantations ? Et bien non, ni Merlin l’enchanteur ni la Fée Morgane ne seront vos professeur-e-s, aucun charme ou envoûtement ne vous sera lancé si vous l’étudiez à UniDistance. Si ce n’est, on l’espère, la magie propre à cette institution académique : concilier études et vie privée en fournissant une formation de haut niveau qui s’adapte aux besoins des étudiant-e-s.
Toutefois, la science des religions s’occupe bien de ces phénomènes (pratiques, mythes et rituels religieux, etc.), de ces thématiques (sorcellerie, guérisons, occulte, magie, etc.), ainsi que d’autres sujets en lien avec le religieux et la spiritualité. Les religions, au pluriel, dans toute leur diversité sont donc au centre de ce domaine.
Si on parle de “science” c’est justement parce qu’il s’agit d’un domaine d’étude rigoureux, qui utilise des méthodes objectives pour produire des connaissances vérifiables.
Les méthodes mobilisées par la science des religions sont très nombreuses et variées. Ce domaine puise en effet dans plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales : histoire, sociologie, anthropologie, ethnologie, philologie, linguistique, archéologie, science politique…
On parle d’ailleurs souvent de sciences des religions pour décrire cette discipline académique.
Après avoir décrit ce qu’est la SR, précisons aussi ce qu’elle n’est pas. On a vu que cette discipline utilise des méthodes empiriques, objectives, pour analyser le religieux.
Son but n’est ni de faire l’apologie des religions qu’elle étudie, ni de les critiquer, mais d’en comprendre les particularités.
C’est pourquoi, il ne faut pas confondre la science des religions avec la théologie, qui est littéralement le “discours sur Dieu”, soit l’étude du divin dans une perspective (du moins le plus souvent) confessante, c’est-à-dire croyante.
Ainsi, contrairement aux théologien-ne-s, la posture de celles et ceux qui étudient la SR est neutre, ou en tous cas aspire à l’être.
Qu’il s’agisse d’analyser l’Église catholique ou un mouvement dit “sectaire”, ou tout autre type de culte, le / la chercheur-e ne porte aucun jugement, son objectif est de l’observer et de le comprendre, non de partager, défendre ou condamner.
Ce qui n’empêche pas de se passionner par un sujet ou de mettre tout son cœur dans une recherche, au contraire c’est vivement apprécié !
On a vu que les méthodes employées par la science des religions sont nombreuses et diverses, mais “comment ça marche” concrètement ?
Une fois choisis le sujet et la question de recherche, le / la scientifique des religions part sur le terrain.
Le voyage peut se faire dans les archives, s’il s’agit par exemple d’analyser un sujet ancien comme celui du rôle de la femme dans les cultes à mystère de la Rome Antique.
Mais l’enquête peut aussi se dérouler sur place, en Suisse.
C’est le cas par exemple si l’objectif de la recherche est de mieux comprendre le succès du mouvement évangélique sur le territoire helvétique, ou si l’on souhaite observer les pèlerinages au Valais.
Lorsque les conditions le permettent, les chercheur-e-s e voyagent à l’étranger, pour étudier la place de l’islam dans les camps de réfugié-e-s au Liban, participer à la manif pour tous pour en interroger les militant-e-s, suivre le parcours des migrant-e-s en analysant leur rapport au sacré, observer des rituels de guérison en Amérique latine, couvrir les Journées mondiales de la jeunesse, etc.
Enfin, le déplacement peut aussi se réaliser virtuellement, en ligne, par exemple pour étudier les discours islamophobes sur les réseaux sociaux.
Si elle permet d’en savoir plus sur les autres et leur rapport à la religion, la science des religions nous renseigne aussi sur nous et notre lien au sacré.
Généralement, lorsqu’on démarre des études, une question nous habite : “à quoi ça sert?”
La science des religions apporte des éléments de réponse aux grandes questions relatives aux religions et spiritualités.
Qu’est-ce qu’une religion ? Qu’est-ce qu’on entend par “secte” ? Les musulman-e-s sont-ils / elles tous les mêmes ? Et le djihadisme dans tout ça ? Le yoga c’est quoi ? Qu’elle est la place de la femme dans les grandes religions ?
Ces dernières sont-elles toutes violentes ? Notre société est-elle sécularisée ? Qu’est-ce que la laïcité ? Voici seulement quelques-unes des interrogations que domaine est susceptible d’aborder.
En plus d’acquérir les connaissances de base sur les religions (histoires, mythes, rites, particularités, etc.), la SR permet de développer un grand nombre de compétences professionnelles et humaines.
On y apprend par exemple:
Créer des liens avec des croyant-e-s sans à priori ou assister à un rituel avec recul n’est pas toujours aisé. D’où aussi l’intérêt de cette discipline : elle vous pousse à vous dépasser!
Pour finir, quelques mots sur les débouchés.
Comme toutes les disciplines en sciences humaines et sociales, la science des religions ne débouche pas sur un métier à proprement parler.
Par contre, en poursuivant votre spécialisation en science des religions, plusieurs possibilités s’ouvrent à vous :
Au terme de ce billet, je me dis que plus que la liste des “5 découvertes surprenantes à faire sur la science des religions”, j’aurais dû intituler ce billet : “5 bonnes raisons d’étudier la science des religions”.
C’est en tous cas ce que j’espère avoir accompli : vous avoir donné envie d’en savoir plus sur cette riche discipline en vous en décrivant les grands traits.