Commencer à lire un texte une première fois… puis une deuxième… puis une troisième…
T’arrive-t-il régulièrement d’être déconcentré-e lorsque tu lis un texte complexe ?
Ou te sens-tu submergé-e par la quantité de textes à lire ?
Alors tu as vraiment besoin d’une stratégie de lecture efficace !
As-tu déjà remarqué que, lorsque tu dois te plonger dans la lecture d’un texte complexe, ton esprit était plutôt enclin à la rêverie ou à regarder quelque chose d’autre de plus passionnant ?
Alors que tu dévores sans problèmes des romans ou des thrillers haletants de la première à la dernière page, ce n’est pas aussi simple pour les textes factuels au contenu plus spécialisé.
Souvent, nous devons lire et relire une même phrase pour la comprendre, voire relire tout un paragraphe depuis le début.
Ou alors tes yeux parcourent lentement le texte, mais à la fin tu te demandes : « Mais qu’est-ce que je viens de lire au juste ? »
Dans ce cas, ton esprit a fini par se détacher du texte.
Le fameux conseil « Lisez attentivement et lentement le texte ! » est vain pour de nombreux lecteurs et lectrices, tout comme le fait de tout lire plusieurs fois. En effet, une lecture multiple ou lente peut être terriblement ennuyeuse.
Il existe une stratégie adaptée à la littérature estudiantine qu’il convient alors mieux d’adopter.
Si seulement on pouvait tout mémoriser en feuilletant simplement les pages.
Quel gain de temps !
Mais ce n’est qu’un rêve !
Les centres de formation proposent des cours de « speed-reading » ou « ultra-speed-reading » (lecture rapide ou ultra rapide) qui présentent des techniques pour améliorer sa vitesse de lecture.
En s’entraînant, il est en effet possible d’accroître considérablement sa vitesse de lecture. Mais cette performance a un prix :
Comme en sport ou dans d’autres domaines, si l’on veut progresser, il faut s’entraîner assidûment.
Chacun-e est libre de juger si cet investissement en vaut la peine.
La vitesse de lecture joue un rôle non négligeable dans l’apprentissage.
Dans son livre (« Lire plus vite – mieux comprendre »), Wolfgang Schmitz, CEO de la European Academy for Executive Education, fixe le point de référence à 200 mots par minute pour les adultes.
Il s’agit du seuil retenu pour une conversation normale, ce qui fait que la lecture d’un texte à cette vitesse correspond à la fluidité de ses propres pensées.
En général, on considère qu’une personne peut lire 150 mots par minute (mpm).
Les expert-e-s confirment qu’à partir de ce seuil, la lecture est manifestement ressentie comme facile et fluide.
Les personnes qui lisent plus lentement passent peut-être trop de temps à décoder les informations.
Il leur manque ainsi du temps pour également comprendre le contenu.
On comprend alors bien le problème pouvant survenir lors d’un examen : si je prends trop de temps pour lire et comprendre la consigne, alors je n’en aurai pas assez pour traiter l’exercice.
Outre la vitesse de lecture, la compréhension du texte a bien sûr son importance.
Le taux de compréhension en lecture peut être déterminé en effectuant un test qui évalue non seulement la vitesse de lecture, mais aussi le degré de compréhension du texte lu à l’aide de questions spécifiques.
Cela semble banal, mais on y prête rarement attention : certaines conditions externes facilitent la lecture, telles que
Il est également conseillé de connaître les termes spécifiques au domaine du texte lu pour pouvoir le comprendre rapidement.
Quant à la question de savoir s’il est préférable de lire sur un écran ou sur papier, le milieu scientifique n’est pas unanime. Certain-e-s recommandent la lecture sur papier. D’autres prônent que la lecture sur écran est tout aussi bien.
Les études semblent tout de même révéler une chose : les personnes qui lisent sur un écran auraient une vue d’ensemble un peu moins bonne, ce qui au fond n’est pas surprenant.
Lorsque je lis un livre, je peux voir mes progrès et me dire « J’en suis environ à la moitié », alors que sur écran je dois constamment scroller, ce qui me donne l’impression d’être toujours à la moitié.
Certain-e-s lecteurs ou lectrices sont en outre parfaitement capables de se souvenir où se trouve telle information dans leur bibliothèque, y compris dans quel livre et à peu près à quelle page.
En revanche, la lecture sur écran offre la possibilité d’adapter l’arrière-plan, la luminosité, la police et sa taille à ses propres besoins, ce qui peut limiter la fatigue induite par la lecture.
On ne reconnaît pas les bons lecteurs et les bonnes lectrices à leurs lunettes, mais au stylo qu’ils et elles ont en main.
Un texte spécialisé ne se lit pas comme une nouvelle ou un roman. Il est utile de prendre des notes en parallèle, sous n’importe quelle forme.
Au lieu de faire un résumé en abrégeant simplement les mots, les représentations graphiques du contenu fonctionnent par exemple particulièrement bien.
Comme son nom l’indique, la technique de la « carte mentale » (« Mind map ») consiste à élaborer une sorte de schéma supposé refléter le fil de la pensée, ce qui permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble qu’une suite de mots. Voici comment créer une carte mentale parallèlement à la lecture :
Les cartes mentales sont comme l’Ovomaltine : soit on les adore, soit on les déteste.
Cependant, cette technique de visualisation n’est pas qu’une question de goût mais une méthode éprouvée particulièrement efficace pour mémoriser des connaissances.
La nécessité de structurer les informations permet à elle seule déjà de mieux les retenir.
Malgré les éventuelles difficultés rencontrées au début, il vaut la peine de faire quelques expérimentations pour apprivoiser cette méthode.
Ceux et celles qui n’apprécient pas la représentation stricte d’une carte mentale classique peuvent créer librement des fiches ou des tableaux d’apprentissage. L’essentiel, c’est que l’information ne soit pas seulement lue, mais traitée de manière consciente.
Peu importe la stratégie de lecture choisie entre REAP (Read, Encode, Annotate, Ponder), OK4R (Overview, Key ideas, Read, Recall, Reflect, Review) ou encore PQ3R (Preview, Question, Read, Recite, Review) :
Au final, l’essentiel est simplement de structurer le processus de lecture.
Cela ne sert à rien de lire pendant une heure sans interruption et de se demander ensuite que faire de toutes ces informations.
Ton apprentissage sera plus efficace si tu procèdes paragraphe par paragraphe et que tu te demandes sur le coup comment faire pour retenir au mieux ce que tu as lu.
Il peut être utile d’effectuer une séance de préparation avant de commencer la lecture ainsi qu’un suivi après coup.
Autrement dit, tu prépares d’abord le terrain pour pouvoir assimiler les informations, puis tu fais un bilan directement après la lecture.
Si on prend la méthode de lecture simple des « cinq étapes », voici à quoi cela ressemble :
La coach en lecture Verena Steiner propose de se rapprocher progressivement d’un texte difficile en suivant trois étapes :
Dans « l’étape de l’aigle » tout d’abord, on ne fait que survoler le texte, en quelque sorte pour « faire connaissance ». Les expert-e-s parlent ici de « skimming ».
Arrive ensuite « l’étape de l’écureuil », pendant laquelle on va balayer le texte à la recherche de différentes informations (« scanning »).
Vient enfin « l’étape de la fourmi », durant laquelle on tente de comprendre le texte de façon approfondie et de rassembler les informations.
Pour les textes particulièrement difficiles ou déplaisants, Verena Steiner propose d’organiser d’abord un « rendez-vous découverte » la veille de la lecture.
Cela te permet de découvrir le manuel ou le texte sans engagement : tu peux ainsi voir comment il est construit, quels sont ses thèmes principaux, les photos ou graphiques qu’il contient, etc.
Les éventuelles résistances vis-à-vis d’un texte peuvent ainsi être dissipées durant la nuit car le travail de lecture considéré comme pénible a déjà débuté. Il est prouvé que lorsqu’un travail a déjà été commencé, on le poursuit plus facilement.
Pour compléter une lecture laconique ou exigeante, il est recommandé d’utiliser d’autres médias afin d’obtenir un nouvel angle de vue, qu’il s’agisse de vidéos explicatives, de films documentaires ou de textes de vulgarisation scientifique.
Si tu souhaites associer la lecture à un plaisir, tu peux t’accorder une récompense gustative, par exemple, au début et à la fin de ton travail selon tes envies et goûts.
Dans ce cas, peu importe si tu t’accordes un ourson gélifié pour chaque paragraphe lu ou si tu dévores un sachet entier pour te lancer.
Tout ce qui te motive à apprendre est bon à prendre !